Écotourisme : la faune et la flore de l'île Maurice
L'île Maurice garde en mémoire la silhouette du dodo, cet oiseau légendaire disparu au 17e siècle après l'arrivée des premiers colons. Ce symbole national, aujourd'hui éteint, nous rappelle la fragilité des écosystèmes insulaires et l'urgence de protéger les merveilles naturelles qui subsistent. Pourtant, là où le lagon rencontre la forêt, Maurice révèle encore des trésors vivants extraordinaires. Des crécerelles sauvées de l'extinction aux tortues géantes centenaires, des dauphins acrobates aux geckos colorés, l'île déploie une biodiversité remarquable. Ses forêts primaires abritent des orchidées rares, tandis que ses lagons turquoise fourmillent de poissons tropicaux. Parcs nationaux, réserves naturelles et programmes de conservation dessinent aujourd'hui un nouveau chapitre. Vous découvrirez une destination où l'écotourisme se conjugue avec la préservation, offrant des rencontres authentiques avec une nature façonnée par des millions d'années d'isolement.
QUELS ANIMAUX PEUT-ON VOIR À L'ÎLE MAURICE ?
La faune marine
L'océan Indien révèle ses trésors les plus précieux dans les eaux mauriciennes. Les baleines à bosse orchestrent leur migration hivernale de juin à septembre, tandis que les cachalots évoluent en groupes familiaux de février à novembre dans les eaux profondes au large de l'île.
Les dauphins à long bec et les dauphins à gros nez tissent leurs ballets aquatiques sur la côte ouest de l'île, offrant aux observateurs respectueux des spectacles marins inoubliables. Ces mammifères marins intelligents naviguent entre les récifs coralliens qui abritent une biodiversité marine exceptionnelle.
Poissons-perroquets multicolores, poissons-trompettes élégants et oursins parsèment cette barrière de corail vivante. Les tortues vertes et tortues imbriquées glissent silencieusement dans les lagons turquoise, complétant cette symphonie marine unique dans l'océan Indien. On se régale en snorkeling depuis Trou aux Biches, Mont Choisy, Pereybère, Coin de Mire, Blue Bay, Le Morne et l'île aux Cerfs.
La faune terrestre
Les primates introduits ont trouvé refuge dans les forêts primaires mauriciennes. Macaques crabiers et autres espèces évoluent désormais aux côtés des mammifères terrestres historiques comme les cerfs de Java qui parcourent les champs de cannes et les zones boisées.
Les tortues géantes d'Aldabra, véritables colosses de 250 kilos, incarnent la réussite des programmes de conservation. Introduites dans les années 1990, ces espèces endémiques adoptives peuvent atteindre un siècle d'existence, transformant chaque rencontre en voyage dans le temps.
Mangoustes agiles et cochons marrons (sangliers retournés à l'état sauvage) complètent cette population terrestre diversifiée, témoignant de l'adaptation remarquable des espèces à l'écosystème insulaire mauricien au fil des siècles.
Les oiseaux et les chauves-souris
Le plumage coloré des oiseaux mauriciens révèle une palette naturelle exceptionnelle. Le pigeon rose, espèce endémique rare, déploie ses nuances délicates dans les sous-bois préservés, incarnant la fragilité et la beauté de l'avifaune locale. La crécerelle de Maurice illustre un succès de conservation remarquable. Autrefois au bord de l'extinction avec seulement 4 individus en 1974, cette espèce endémique compte aujourd'hui plus de 400 spécimens grâce aux efforts conjugués du gouvernement et des amoureux de la nature. La perruche de Maurice, aussi appelée "gros cateau vert", constitue l'autre joyau de cette faune aviaire rescapée : ce dernier perroquet endémique des Mascareignes arbore un plumage vert émeraude éclatant et témoigne lui aussi d'une conservation exemplaire, passant de 15 individus en 1993 à plus de 750 aujourd'hui.
Les grands oiseaux marins comme les phaétons à queue rouge et les sternes fuligineuses nichent sur les îlots rocheux, tandis que les chauves-souris frugivores, aussi appelées renards volants, parsèment le ciel nocturne de leurs silhouettes graciles, se nourrissant de fruits tropicaux et de nectar sucré.
Y a-t-il des animaux dangereux sur l'île Maurice ?
Fort heureusement, l'île Maurice ne compte aucun animal mortel. Quelques petites bêtes méritent cependant votre attention : moustiques vecteurs de dengue, poisson-pierre camouflé dans les récifs dont la piqûre nécessite des soins immédiats, et méduses occasionnelles sur les plages du nord de l'île. Les animaux venimeux restent rares et non mortels.
Scorpions et scolopendres provoquent des douleurs temporaires, tandis que guêpes et abeilles peuvent causer des allergies chez les personnes sensibles. Ces rencontres demeurent exceptionnelles. Avec des précautions simples – chaussures fermées en randonnée, répulsif anti-moustiques et vigilance en snorkeling – vous profiterez sereinement des merveilles naturelles mauriciennes.
Le dodo, quel est donc cet animal endémique et emblématique disparu ?
Le dodo mauricien, ce géant de 25 kilos au bec massif, incarnait la quiétude insulaire avant le début de l'époque coloniale au 16e siècle. Raphus cucullatus évoluait sans prédateurs naturels, perdant progressivement sa capacité de vol dans cet éden tropical. L'introduction de cochons, rats et chiens par les navigateurs hollandais signa son arrêt de mort. Ces espèces invasives détruisaient ses œufs pondus à même le sol, tandis que la déforestation réduisait son habitat. Le dernier dodo s'éteignit vers 1681, léguant à Maurice le symbole universel de l'extinction causée par l'homme. Aujourd'hui, ce patrimoine disparu inspire les politiques de conservation mauriciennes.
5 animaux à voir impérativement à l'île Maurice
- Tortue géante d'Aldabra, colosse centenaire de l'océan Indien
- Crécerelle de Maurice, rapace sauvé de l'extinction
- Fauvette de Rodrigues, petit passereau aux tons jaune-olive
- Poissons tropicaux, palette vivante des récifs coralliens
- Gecko diurne orné, joyau coloré des forêts mauriciennes

OÙ OBSERVER DES ANIMAUX LORS D'UN VOYAGE À L'ÎLE MAURICE ?
Tortue Aldabra au Parc des Tortues géantes de Rodrigues
Sur l'île de Rodrigues, la réserve François Leguat déploie ses 20 hectares comme un éden retrouvé. Ce sanctuaire abrite plus de 110 000 plantes endémiques et indigènes soigneusement replantées pour reconstituer l'écosystème d'origine.
Les tortues géantes d'Aldabra évoluent ici en quasi-liberté, accomplissant leur rôle ancestral de jardinières naturelles. Elles dispersent les graines à travers leurs déplacements, favorisant la régénération de la flore native comme le bois puant, espèce endémique de Rodrigues.
Cette réserve incarne un projet de restauration écologique unique dans l'océan Indien. Vous y découvrirez également un réseau de grottes calcaires et un musée retraçant l'histoire naturelle de l'île, témoignage vivant d'une conservation réussie.
Dauphins sur la côte ouest
L'excursion en kayak constitue l'approche la plus respectueuse pour rencontrer les dauphins à long bec et à gros nez dans leur habitat naturel. Ces sorties en petits groupes de 6 personnes maximum préservent la tranquillité des cétacés tout en offrant une proximité authentique.
Au lever du soleil, les dauphins longirostres regagnent les eaux calmes de Tamarin et Rivière Noire après leur chasse nocturne. Le kayak silencieux permet d'observer leurs acrobaties matinales sans perturber leurs rituels sociaux essentiels.
Cette approche douce garantit des rencontres durables. Les guides locaux maintiennent une distance de sécurité et privilégient l'observation passive, respectant ainsi les directives de conservation mauriciennes pour ces mammifères marins.
Crécerelle dans le parc national des Gorges de Rivière Noire
Au cœur de 67 kilomètres carrés de forêt primaire, la crécerelle de Maurice révèle sa silhouette gracile dans les frondaisons du parc national. Ce rapace aux plumes tachetées navigue entre les ébéniers centenaires et les bois de natte endémiques, offrant aux amoureux de la nature des instants privilégiés d'observation.
Créé en juin 1994, ce sanctuaire forestier déploie ses cascades spectaculaires et ses panoramas grandioses sur les reliefs du sud-ouest mauricien. Les sentiers balisés serpentent à travers une végétation luxuriante où résonnent les cris perçants de cette espèce sauvée de l'extinction.
Les premières heures matinales révèlent le ballet aérien de ces faucons tachetés, chassant insectes et petits reptiles dans un écrin de verdure préservé. Cette rencontre authentique couronne parfaitement une randonnée au sein de l'ultime refuge des espèces natives mauriciennes.
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QUELLE NATURE OBSERVER DURANT VOTRE VOYAGE À L'ÎLE MAURICE ?
La flore : les fleurs, arbres et plantes emblématiques
L'île Maurice déploie un trésor botanique exceptionnel avec plus de 700 espèces de plantes à fleurs indigènes. Malgré des siècles de déforestation liée à l'exploitation des sols, les forêts primaires préservées abritent encore palmiers endémiques, ébéniers centenaires et cocotiers majestueux.
Les fleurs colorées tissent une mosaïque végétale éblouissante. Frangipaniers aux pétales nacrés, hibiscus flamboyants et orchidées rares parsèment les jardins naturels de l'île. La Trochetia Boutouniana, surnommée "Boucle d'oreille" et déclarée fleur nationale en 1992, symbolise cette richesse florale unique.
La forêt humide du parc national des Gorges de Rivière Noire
Cette forêt tropicale humide révèle ses trésors botaniques dans un microclimat préservé où prospèrent bois de natte et bois rouge endémiques. Les orchidées rares parsèment les sous-bois ombragés, tandis que la canopée dense filtre la lumière en mosaïques dorées.
Dernier refuge des espèces natives de l'archipel, cette forêt primaire offre un sanctuaire paisible aux 309 espèces de plantes recensées. Les cascades cristallines sculptent des vallées verdoyantes où résonne le chant des oiseaux endémiques, créant une symphonie naturelle unique dans l'océan Indien.
L'humidité constante nourrit cet écosystème fragile, véritable laboratoire vivant où chaque sentier dévoile des merveilles botaniques façonnées par des millénaires d'évolution insulaire.
Récifs coralliens et lagons côtiers
Les récifs coralliens mauriciens s'étendent sur 150 km autour de l'île, protégeant 243 km² de lagons turquoise où prospèrent près de 200 espèces de coraux. Ces jardins sous-marins abritent 1 656 espèces animales marines dans un kaléidoscope de couleurs éblouissant.
Poissons-perroquets aux teintes changeantes, poissons-clowns mauriciens endémiques et poissons papillons multicolores évoluent entre coraux mous et durs dans ces eaux cristallines. Les herbiers marins ondulent comme des prairies aquatiques, tandis que mangroves côtières filtrent les eaux de ruissellement.
Blue Bay Marine Park et les récifs de Belle Mare offrent des conditions idéales pour le snorkeling, révélant cette biodiversité marine où chaque plongée devient une exploration naturaliste au cœur de l'océan Indien.


3 sites naturels à voir à l'île Maurice
- Le Morne Brabant dresse sa silhouette majestueuse à 556 mètres d'altitude, piton rocheux classé au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2008. Ce symbole de résistance des esclaves marrons offre des panoramas spectaculaires sur l'océan Indien après une randonnée exigeante mais accessible. La péninsule du Morne dévoile ses plages sauvages et ses récifs préservés, témoins d'une histoire douloureuse transformée en sanctuaire naturel.
- Chamarel enchante par sa Terre des Sept Couleurs, phénomène géologique unique aux nuances ocre, rouge et violette sculptées par l'érosion volcanique. Les cascades de Chamarel plongent de 83 mètres dans un écrin de végétation luxuriante, créant un spectacle saisissant au cœur de cette région du sud-ouest de l'île.
- Le Trou aux Cerfs couronne la ville de Curepipe de son cratère volcanique endormi de 300 mètres de diamètre. Ce site accessible révèle l'histoire géologique mauricienne tout en offrant des vues imprenables sur Port-Louis et les reliefs environnants.
L'écotourisme à l'île Maurice
Maurice s'impose comme destination pionnière de l'écotourisme dans l'océan Indien. Le gouvernement mauricien et la Mauritian Wildlife Foundation orchestrent des programmes de conservation de la faune marine et de préservation de la biodiversité qui transforment l'île en modèle de développement durable.
Les zones protégées appliquent des réglementations strictes : limitation du nombre de visiteurs, horaires contrôlés et guides spécialisés. Cette approche garantit l'équilibre fragile entre découverte et protection des écosystèmes.
Plus de 40 établissements hôteliers adoptent des pratiques écologiques innovantes : énergies renouvelables, suppression du plastique et circuits courts alimentaires. La taxe écologique instaurée récemment finance cette transition verte, permettant aux voyageurs de contribuer activement à la sauvegarde de ce patrimoine naturel unique.
Nager avec les dauphins et les cachalots ? Qui du respect de l'animal sauvage ?
Pour la plupart des navigateurs et aventuriers, Maurice a toujours représenté l'éden, le paradis tropical enfin trouvé. Cette vision poétique résonne encore aujourd'hui dans les eaux cristallines où évoluent dauphins et cachalots. Pourtant, ce paradis fragile subit des pressions croissantes. Le whale watching illégal se développe à Maurice, violant les interdictions d'approche et d'immersion sans autorisation. Certains bateaux foncent sur les cachalots, les encerclent, provoquant leur dispersion dans la panique. Cette pression constante génère un stress important chez ces mammifères marins, des risques de collisions et met en danger aussi bien les animaux que les nageurs. Les dauphins, habituellement joueurs sur la côte ouest, fuient désormais certaines zones surexploitées.
Le ministère du Tourisme mauricien a pris des mesures fermes : sanctions contre tous les opérateurs proposant des mises à l'eau avec les cétacés. La réglementation de 2012 encadre strictement l'observation des mammifères marins, privilégiant le respect sur le spectacle. Chez Amplitudes, nous sélectionnons des organismes respectueux des règles et des animaux. Ces partenaires privilégient l'observation passive, maintiennent les distances de sécurité et sensibilisent leurs clients à la fragilité de ces écosystèmes marins. Car préserver le paradis, c'est aussi protéger ses habitants les plus majestueux.
LA POLITIQUE DE CONSERVATION DANS LES PARCS NATIONAUX ET RÉSERVES NATURELLES DE L'ÎLE MAURICE
Le Service pour les Parcs Nationaux et la Conservation (NPCS) orchestre la préservation de la biodiversité mauricienne selon des protocoles rigoureux établis depuis 1994. Cette institution gouvernementale coordonne la restauration des écosystèmes dégradés et supervise les programmes de réintroduction d'espèces endémiques comme la crécerelle de Maurice.
La Mauritian Wildlife Foundation collabore étroitement avec les autorités pour éliminer les espèces invasives et créer des parcelles protégées dédiées à la sauvegarde de la flore de l'île. Ces efforts conjugués ont permis de préserver les 3% de forêts primaires restantes sur les 12 000 hectares forestiers de l'île.
Sensibilisation du public, mise en œuvre d'accords internationaux et promotion de l'écotourisme durable constituent les piliers de cette politique ambitieuse qui transforme chaque visiteur en ambassadeur de la conservation mauricienne.
